ET SI ON AIMAIT LA FRANCE de BERNARD MARIS
Voici le livre posthume d'un honnête homme.
Bernard Maris a été assassiné le 7 janvier 2014 dans les locaux de Charlie Hebdo, journal dans lequel il tenait
la rublrique économie sous la signature d'Oncle Bernard.
Bernard Maris m'enchante par son franc parler, ses coups de gueule, son intêret filial teinté d'humour pour Genevoix,
son admiration pour Houellebec... Je fulmine et je jubile souvent au même diapason.
Sa définition sartrienne du salaud me plaît : "celui qui fait une mauvaise action et le sait".
Je partage sa perpléxité devant les "ronds-points" qui ont fleuri partout. Elle correspond à ma propre perpléxité lorsque la nuit,
au milieu de nulle part, en Auvergne, dans les campagne les plus isolées et tranquilles, je me retrouve à touner manège
par une nuit sans lune.
Bernard Maris écrit comme il parle : c'est une musique, on l'entend, il est là avec sa bienveillance, sa lucidité,
comme s'il intervenait toujours dans les émissions que nous aimions écouter que ce soit à la télé ou la radio.
"Il a écrit un livre percutant pour dire, non, Français vous n'êtes pas coupables, vous ne devez rien. Le chômage,
le déclin de la langue, ce n'est pas vous, le racisme ce n'est pas vous, contrairement à ce qu'on veut vous faire croire. Vous n'êtes pas coupable.
Retrouvez ce sourire qui fit l'envie des voyageurs pendant des siècles, au "pays où Dieu est heureux"
Dans son mot du jour du 5 mai, Alain Klam, rendant hommage à Bernard Maris citait le texte ci-dessus mais donnait ausssi un extrait de " l' Anti manuel d'économie de l'auteur qui appelle à la réflexion:
" Mais la vie est-elle une quantité comme voudrait nous le faire croire les économistes ?
Qu'est-ce que la vie ? Une longueur ou une intensité ?
Et si la vie ne se mesurait que par elle-même ? "