SYMPHONIE DE SEPTEMBRE
Lointains heureux portés par le soupir du soir, nuages d'or,
Beaux navires chargés de manne par les anges ! est-ce vrai
Que tous, tous vous avez cessé de m'aimer, que jamais
Jamais, je ne vous verrai plus à travers le cristal
De l'enfance ? que vos couleurs, vos voix et mon amour,
Que tout cela fut moins que l'éclair de la guêpe
Dans le vent, que le son de la larme tombée sur le cercueil,
Un pur mensonge, un battement de mon coeur entendu en rêve ?
Seul devant les glacier muets de la viellesse ! seul
Avec l'écho d'un nom !et la peur du jour et la peur de la nuit
Comme deux soeurs réconciliées dans le malheur
Debout sur le pont du sommeil se font signe, se font signe !
Et comme au fond du lac obscur la pauvre pierre
Des mains d'un bel enfant cruel jadis tombée :
Ainsi repose au plus triste du coeur,
Dans le limon dormant du souvenir, le lourd amour.